Le loup
Le loup sèche son poil mouillé
Auprès de la cheminée,
La tête vide, anesthésiée,
Les oreilles attentives au vent dehors,
Nul doute que ce soir encore
A attendre l’intuition d’or,
Il n’épuise le temps,
Celui qu’il chine à l’éternité,
Que son ange dort
Et que vaquent les vanités…
Le loup souffle, il pense encore,
Sur le carreau allongé,
Entre ses pattes la tête posée,
Il rêve aux grandes forêts gelées,
A ses compagnons de course,
Le daim affolé qu’on met à mort
D’un coup de croc sous la Grande Ourse,
Le loup soupire et tressaille alors
En songeant à sa douce
Partie se coucher depuis longtemps,
Alors il hurle silencieusement
La rage de perdre un instant de bonheur,
Pour un rêve de chasse sans valeur…